Clonlara Shool

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Notre expérience avec Clonlara

Cette année Liv est inscrite à Clonlara, une école américaine qui propose un accompagnement à distance pour l’instruction en famille. J’ai reçu beaucoup de questions sur le fonctionnement de Clonlara et sur ce que cela nous apporte. Voici enfin le billet promis !

Tout d’abord, qu’est que c’est ? Clonlara est une école américaine, qui possède un lieu physique, un campus, des étudiants et tout et tout, mais dans sa version à distance c’est un peu différent. Clonlara offre un accompagnement de l’instruction, un suivi et une structure pour passer à la fin du parcours le high school diploma, qui est l’équivalent du bac. Ce ne sont pas des cours par correspondance pour les homeschoolers – tout comme les CCP peuvent le proposer en France. Un conseiller ou une conseillère suit l’enfant et accompagne ses apprentissages tout au long de sa scolarité avec Clonlara. Pour la France, nous avons actuellement deux conseillères, Deva et Claire.
Avec l’aide de sa famille et de sa conseillère, l’étudiant élabore son programme personnel ; il défini les sujets qu’il veut aborder, choisi ses supports et la manière dont il souhaite travailler... la conseillère propose des ressources qui peuvent correspondre à l’enfant et à sa façon d’apprendre.
Ce n’est donc pas du tout un cours par correspondance, c’est même la démarche inverse. L’impulsion vient de l’élève et la conseillère répond à ses besoins et l’aide à organiser ses apprentissages. Le fait que l’étudiant soit actif et maître de son programme lui permet d’être entièrement investit et impliqué. Même s’il faut aborder toutes les matières, il est libre de le faire de la façon qui lui correspond le mieux. La personne qui suit l’enfant le connait, connait ses intérêts, ses points forts, ses envies et l’aide à s’orienter ou se réorienter quand il en a besoin.

Liv cette année est encore au niveau élémentaire (8t grade américain). Ce n’est que l’année prochaine qu’elle commencera le niveau High School.
Au niveau élémentaire l’élève rempli avec ses parents un bulletin semestriel pour indiquer, dans les différentes matières, ce qu’il a fait et comment. Même si dans le bulletin les matières sont séparées (maths, français, langues, histoire/géo, sciences...) il n’est pas obligatoire de les travailler de manière séparée. Un même projet peut avoir amené l’enfant à faire de la physique, des mathématiques et de l’histoire. Il faudra simplement détailler pour les différentes matières ce qui a été fait. Par exemple, Liv, qui se passionne pour le Japon, lit des livres, apprend le japonais, fait des recherches sur l’histoire et la géographique du pays. On pourra donc mettre « Étude du Japon » dans Histoire, Géographie, Langues, ainsi que dans Arts, puisqu’elle dessine beaucoup de manga et est en train d’en créer un.
Après avoir rempli son bulletin, la famille doit mettre une note sur 10 pour chaque matière. C’est une manière de réfléchir sur le travail accompli, sur l’investissement de l’enfant, ses progrès... Le bulletin et les notes sont ensuite validées par notre conseillère et nous recevons un bulletin en version papier signé par l’école.

Nous pouvons contacter notre conseillère quand nous en avons besoin pour faire le point, poser des questions, se sortir d’une impasse... et des rendez-vous mensuels sont proposés sur Zoom pour chaque niveau. C’est l’occasion pour chacun de faire connaissance avec d’autres familles, de partager des idées, de montrer ce qu’on a fait... etc. Clonlara appelle ces moments « célébration des apprentissages ». Parfois lors de ces rendez-vous on se focalise particulièrement sur un sujet, par exemple l’histoire, et chacun raconte comment ce sujet est abordé chez lui et les supports utilisés. Cela donne des idées et peu motiver les autres.

Il y a également une communauté organisée par les élèves qui se retrouvent sur Discord. Il y a un espace dédié à cela créé par Clonlara. Les élèves y animent des clubs en fonction de leurs intérêts. Chacun est libre d’y assister et de créer un club ou une discussion sur un sujet, ou simplement de se retrouver pour travailler ensemble. Il y a par exemple des clubs d’histoire, d’anglais, de cuisine, de géographie, de manga (organisé par Liv ;-)), un club de lecture....
J’avais un peu peur que ça dérape et que les élèves utilisent la plate-forme juste pour s’amuser et papoter, mais en réalité ça fonctionne hyper bien et tout le monde semble impliqué et motivé. Et surtout c’est un moyen fantastique de faire partie d’une grande communauté, car des étudiants de monde entier peuvent échanger les uns avec les autres (s’ils partagent une langue en commun). Ça motive d’ailleurs chacun à développer son anglais pour pouvoir échanger plus largement.
Pour Liv tout cela tombait à pic. Elle est dans l’âge où ce qui importe plus que tout est la relation avec ses pairs, et elle y a vite trouvé plein d’amis, avec lesquels elle partage quotidiennement.

 
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Pour faire confiance à nos enfants, nous devons d'abord apprendre à nous faire confiance... Et la plupart d'entre nous n'ont pas été éduqués ainsi.

– John Holt

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Revenons au fonctionnement. Pour le niveau High School, c’est différent. À partir du 9th grade (la 3ème en France) les élèves vont cumuler des crédits en vue de passer le High School Diploma. Il faut un total de 22 crédits, et chaque crédit correspond à un total de 180h dans une matière. Il y a des matières obligatoires (français, maths, sciences, histoire, géographie, langue...) et d’autres matières en option que l’élève choisi en fonction de ses intérêts (7 maxi). Cela peut être n’importe quoi : cuisine, théâtre, art plastique, économie, japonais, couture... bref, chaque élève peut ainsi valoriser ses talents. Ainsi chacun façonne son diplôme selon ses intérêts, et au final chaque étudiant voit ses spécialités validées et reconnues dans son dossier scolaire.
Il y a en plus des crédits, un crédit de service rendus à la communauté que l’élève doit accomplir, et une liste détaillée de 16 lectures à mettre en avant. À la fin des 4 ans, pour passer son diplôme l’élève doit réaliser un portfolio pour présenter son travail de l’année (de manière synthétique et avec le support de son choix) et un projet personnel (le Capstone) sur le sujet de son choix.
Je trouve tout cela très intéressant et très complet, bien plus motivant que le bac proposé en France. Après son diplôme l’étudiant a un portfolio et un projet personnel à présenter qui sont tous les deux orientés en fonction de ses intérêts et de ses points forts. Il a un dossier scolaire bien plus représentatif de ses capacités et de ses spécificités que s’il avait passé le bac (même avec les deux spécialités au choix en plus du socle commun) car même dans les matière obligatoires, l’élève peut orienter ses apprentissages selon ses intérêts. Si Liv par exemple, choisi d’orienter son diplôme vers l’art, elle pourrait valider des crédits d’histoire en étudiant l’histoire de l’art, des crédits de mathématiques en étudiant des origami complexes, en en inventant, en faisant de la géométrie (qui est du domaine du dessin) et du dessin en perspective, ou du dessin en 3D par ordinateur... etc.
Tout cela correspond très bien à Liv, qui n’a aucune envie de passer le bac. Elle n’accroche pas du tout avec les apprentissages scolaires et a besoin de pouvoir faire à sa façon. 

Finalement la philosophie de Clonlara est que l'apprentissage doit correspondre aux talents, aux capacités et aux intérêts naturels de l’enfant, et c’est ce qui nous plait, le fait que l’enfant élabore son plan d’éducation en fonction de ses spécificités et de ses intérêts et qu’il soit maitre de ses apprentissages du début à la fin.
Toutefois, comme lorsqu’on choisi l’instruction libre, même en étant soutenu par un organisme tel que Clonlara, il faut être capable d’avoir confiance en nos enfants, confiance dans leur processus d’apprentissage, leur capacités uniques, leurs talents, leurs élans. Rien n’est plus simple et à la fois plus difficile… mais c’est un chemin qui vaut la peine d’être partagé avec nos enfants.